« On me demande souvent : Pourquoi avoir fait ce choix ? »
Durant mon cursus, j’ai fait beaucoup de stages dans différents services, comme tous les étudiants en médecine. Cependant, même si j’ai toujours apprécié le contact avec le patient, je ne me suis jamais projeté de travailler en tant que soignant dans les services hospitaliers. J’ai toujours trouvé que c’était un environnement difficile… Et c’est ça qui m’a donné envie de choisir la santé publique : La volonté de faire évoluer le système.
J’ai commencé mon internat de santé publique, orienté sur la qualité-gestion des risques. Je me suis intéressé aux évènements indésirables, aux erreurs, à l’analyse de ces évènements, etc. C’est à ce moment que j’ai découvert le phénomène de seconde victime, qui décrit l’impact que peut avoir ce type d’évènements sur les professionnels de santé.
Accompagner les secondes victimes
Je me suis alors intéressé aux dispositifs de soutien, aux manières de se soutenir mutuellement pour faire face à ces situations.
Petit à petit, je me suis mis à élargir mon horizon et à m’intéresser à toutes les situations vécues par les professionnels de santé dans leur quotidien de soignant. Je voulais comprendre l’impact de ces situations sur leur santé mentale, physique et leur bien-être de manière générale. Je me suis alors rendu compte, qu’en tant que médecins, nous n’étions pas habitués à prendre du recul sur ces situations. Et au-delà de ça, de réfléchir vraiment, à comment nous les vivons. On se rend vite compte que même si les études de médecine sont longues, en réalité nous ne sommes jamais vraiment préparés à faire face à ces situations. Des situations souvent taboues d’ailleurs.
Donc aujourd’hui, j’ai l’opportunité de travailler là-dessus et d’essayer de contribuer à bâtir une certaine forme de résilience avec les professionnels et les équipes de soins. Le but c’est de les aider à se préparer en amont à ces situations et en mitiger les impacts lorsqu’elles surviennent.